Union europenne : les pro-nuclaire sorganisent
En marge du conseil informel des ministres de l’énergie qui se tenait ces 27 et 28 février, onze États membres pro-nucléaire – Bulgarie, Croatie, France, Hongrie, Finlande, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie – se sont réunis avec la Commission européenne et la présidence suédoise, avec un double objectif.
D’abord, que le nucléaire soit mieux pris en compte dans la réglementation européenne, "alors qu’il contribue à l’atteinte de nos objectifs climatiques et de sécurité énergétique", souligne Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. "C’est un signal politique très important envoyé à la Commission", décrypte un membre de son cabinet, en rappelant que "la moitié des États membres ont du nucléaire et que plusieurs y reviennent" et que "le nucléaire représente environ 25% de l’énergie produite en Europe". Un signal tout sauf anodin alors que les mêmes (moins la Finlande et les Pays-Bas) bataillent actuellement pour que l’hydrogène bas-carbone soit pris en compte dans la directive RED III en cours de discussion (voir notre article du 14 février) – il est espéré que le trilogue du 29 mars prochain soit conclusif, mais rien n’est certain à ce stade.
Ensuite, pour ouvrir la voie à de nouvelles coopérations techniques "sur l’ensemble de la chaîne de valeur du nucléaire", afin de bénéficier d’économies d’échelle, que ce soit dans le domaine de la sûreté, de l’innovation et du développement – notamment des SMR (petits réacteurs nucléaires) – ou encore de la formation. "Nous avons fait le constat d’un besoin de recrutement important et du risque de compétition sur les compétences", observe notamment Agnès Pannier-Runacher.
La ministre précise que ce groupe n’est pas exclusif, "d’autres pays ayant montré leur intérêt". Parmi lesquels l’Italie, qui a participé à la rencontre mais n’a pas signé la déclaration finale, ou encore la Belgique. Assurant la présidence, la Suède se devait d’être neutre, mais elle est sans doute elle aussi proche des signataires. Lors de sa visite à Paris le 3 janvier dernier, le premier ministre suédois Ulf Kristersson avait déclaré que son gouvernement était "déterminé à construire de nouvelles centrales nucléaires" et s’était dit "impressionné par l’expérience française". Le sujet fait d’ailleurs partie des "nouvelles ambitions" du partenariat franco-suédois évoquées à cette occasion. Un projet de lettre d’intention commune est même à l’étude. Parmi les "perspectives possibles", figure celle de la construction de réacteurs en Suède par EDF.
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