"La rforme de la dcentralisation a atteint ses limites dans le domaine du tourisme"

Publish date: 2024-07-03


Auditionnée pour la première fois, le 16 octobre, par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, la ministre du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme a apporté des précisions sur ses priorités en matière de tourisme. Après avoir rappelé que les trois secteurs dont elle a la charge représentent près de 28% du PIB de la France et plus de neuf millions d'emplois directs et indirects - très faiblement délocalisables -, Sylvia Pinel est revenue sur plusieurs sujets relatifs au tourisme.
Elle a indiqué notamment que "le gouvernement travaille activement à développer et renforcer la 'marque France', tant sur le marché national qu'à l'international. Il s'agit là de donner un nom, de valoriser et de protéger nos produits et nos savoir-faire". Mais, dans le cas du tourisme, elle s'est dite étonnée de constater "que la promotion de la France à l'international n'était pas suffisamment coordonnée. Les départements, les régions communiquent en ordre dispersé, sont représentés dans les salons, mais ne se revendiquent pas d'une bannière France unique". Une situation que la ministre a qualifiée d'"erreur stratégique", tout en faisant part de son intention d'y remédier. Plus surprenante est l'explication donnée à cette erreur. Sylvia Pinel estime en effet que "c'est principalement dû à une réforme de la décentralisation qui a rencontré ses limites dans le domaine du tourisme" et au fait que "la marque France, la symbolique de la France, a été négligée". Elle a indiqué que la feuille de route du nouveau président d'Atout France - qui devait être désigné par le conseil d'administration de l'organisme le lendemain de l'audition en commission - sera "de renforcer le poids économique du tourisme en assurant une meilleure promotion de la France" et de mettre en place "un vrai travail collectif". Il s'agit en l'occurrence de François Huwart, maire de Nogent-le-Rotrou, ancien vice-président de la région Centre, ancien député d'Eure-et-Loir et qui fut secrétaire d'Etat au Commerce extérieur de 1999 à 2002 dans le gouvernement de Lionel Jospin.

Clarifier les relations entre l'Etat et les collectivités

La ministre a affirmé que, "pour mettre en œuvre ces réformes, il sera nécessaire de renforcer le partenariat avec les collectivités locales". Elle estime que, dans le secteur dont elle a la charge, "la question de la décentralisation se pose dans des termes spécifiques : l'enjeu est principalement de clarifier les relations entre l'Etat et les collectivités locales ; de simplifier les procédures et les charges administratives et de réaffirmer le lien très fort entre les secteurs de l'artisanat, du commerce et du tourisme et les territoires dans lesquels ils sont implantés". Le tourisme lui semble "un domaine particulièrement emblématique de cette nécessité". C'est en effet "un secteur qui souffre de la difficulté à rassembler l'ensemble des acteurs publics et privés qui contribuent, chacun à leur niveau, à l'attractivité du territoire". Aussi Sylvia Pinel a-t-elle confirmé son souhait de généraliser les contrats de destination "pour fédérer les différents acteurs du tourisme sur la base d'une destination touristique clairement identifiée et cohérente qui peut transcender les découpages administratifs" (voir notre article ci-contre du 13 juillet 2012). Elle entend également "rénover en profondeur" le Conseil national du tourisme. Celui-ci devrait être davantage resserré et se consacrer à l'élaboration de propositions "directement opérationnelles au service de ce secteur".

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