vers une recentralisation de la scurit locale ?
"Une mainmise de l'État sur nos policiers municipaux risque de faire beaucoup de bruit ! C'est encore aux maires de diriger leurs policiers. Le maire doit rester maître à bord." Le message émis par Pauline Martin, lors d'un débat sur "le maire et la sécurité du quotidien" organisé le 21 novembre 2018 durant le Congrès des maires, est clair : à chacun ses responsabilités, à chacun ses prérogatives. "La sécurité publique appartient à l'État, la tranquillité publique aux communes", a ainsi rappelé la maire LR de Meung-sur-Loire (Loiret), soulignant toutefois que le maire était "à portée d'engueulades" - expression décidément très prisée lors de ce congrès - et donc considéré comme responsable de fait. "Il y a des signes d'une recentralisation, a mis en garde pour sa part Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon, chargée de la tranquillité publique. On demande aux maires d'assurer des missions qui ne relèvent pas de leur domaine de compétences, comme la facturation de missions d'ordre public sur les grands événements." Sans parler des propositions actuellement dans l'air, comme celle de rendre l'armement des policiers municipaux obligatoire, émise dans le rapport Fauvergue-Thourot sur le continuum de sécurité…
Face aux élus, les représentants de l'Etat ont joué la carte de la complémentarité des équipes. "En matière de répartition des rôles, on ne peut pas faire de frontière entre la tranquillité et la sécurité publiques, a ainsi insisté Pascal Lalle, directeur central de la sécurité publique de la police nationale. Dans tous les cas, nos deux forces ont à intervenir, à partir d'objectifs partagés et d'actions complémentaires dans le cadre de stratégies bien définies." Une complémentarité des différents corps -police nationale, gendarmerie, police municipale, voire sécurité privée - qui est prônée dans le cadre de la nouvelle police de sécurité du quotidien.
"La philosophie de la police de sécurité du quotidien est bonne mais on ne voit pas les effets sur le terrain"
Cette "PSQ", lancée en février 2018, est déployée dans trente quartiers prioritaires de reconquête républicaine, quinze premiers depuis septembre et quinze autre à partir de janvier 2019. Au-delà de ces quartiers prioritaires, le gouvernement entend impulser des changements de pratiques, sur la base d’une meilleure coopération entre les maires, leurs polices municipales et les acteurs locaux (associations, bailleurs sociaux, acteurs de la mobilité et sécurité privée). Mais certains élus, à l'image de Nathalie Koenders, ne voient pas de changement sur le terrain. "La philosophie de base de la PSQ est bonne mais on ne voit pas les effets sur le terrain", a ainsi signalé la première adjointe au maire de Dijon tandis que la maire de Meung-sur-Loire a estimé qu'il fallait encore "nous approprier la PSQ et la décliner". "Nous avons aujourd'hui une panoplie, un arc-en-ciel d'outils mis à notre disposition et mieux identifiés grâce à la PSQ, a affirmé Pauline Martin. Le ministre de l'Intérieur est venu l'inaugurer à Meung-sur-Loire, mais nous n'avons rien eu comme moyens supplémentaires !"
Une lenteur à voir se concrétiser la PSQ qui n'étonne pas totalement les représentants de l'État. "La PSQ ne se fait pas d'un claquement de doigt, mais dans le cadre d'une révision des manières de faire, a expliqué Christian Rodriguez, major général de la gendarmerie nationale. Le travail consiste à traiter chaque objectif les uns après les autres, la philosophie d'action est un peu novatrice."
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