Les contrats territoires-lecture se portent bien
Dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2013, l'Assemblée nationale a examiné, le 31 octobre, les crédits du programme "Médias, livre et industries culturelles". Cette séance a notamment apporté des informations intéressantes sur le dispositif des contrats territoires-lecture (CTL). La création de ces contrats remonte au 30 mars 2010, lors de la présentation du plan en faveur du développement de la lecture (voir notre article ci-contre du 31 mars 2010). Frédéric Mitterrand, alors ministre de la Culture, avait annoncé son intention de proposer "aux collectivités territoriales des nouveaux contrats - les contrats territoires-lecture -, plus particulièrement ciblés sur les quartiers périphériques (tels qu'ils sont définis dans le cadre du plan Dynamique espoir banlieues), mais aussi sur les territoires ruraux". Il avait également indiqué que "ces contrats mobiliseront aussi bien des crédits de fonctionnement que des crédits d'investissement : 2 millions d'euros seront consacrés à ces contrats, dans un financement plafonné pour mon ministère à 50%, soit un volume total de 4 millions d'euros".
Deux ans et demi plus tard, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti a indiqué, lors du débat à l'Assemblée, que 80 contrats territoires-lecture ont été signés à ce jour. Ces contrats, adaptables selon le contexte et dont la durée est en principe de trois ans, peuvent être passés avec des communes ou des intercommunalités, mais aussi avec des départements (comme ceux conclus avec l'Ille-et-Vilaine et le Finistère en avril et juillet derniers). Ils visent en priorité les territoires souffrant d'un déficit d'offre de lecture et doivent favoriser, autant que possible, l'ouverture sur d'autres champs de l'action publique (politiques sociales, petite enfance, lien intergénérationnel, action scolaire, etc.). Ils peuvent aussi s'articuler avec les contrats éducatifs locaux ou d'autres dispositifs initiés par le ministère, notamment ceux en rapport avec le développement de l'accès au numérique.
En pratique, les CTL s'appuient sur un diagnostic portant sur les besoins et les attentes du public. Leur mise en oeuvre suppose la désignation d'un chef de projet, placé à la tête d'un comité de pilotage chargé de la mise en place, du suivi et de l'évaluation du contrat. Les crédits affectés aux CTL sont déconcentrés. Ils peuvent financer en particulier des charges de personnel ou l'acquisition d'équipements qui ne seraient pas pris en charge par la DGD bibliothèques (dotation générale de décentralisation). L'apport de l'Etat peut aller jusqu'à 50% du coût du projet.
Aurélie Filippetti s'est saisie de ce dossier en signant, le 18 octobre, le CTL de Chevilly-Larue, (Val-de-Marne, 18.000 habitants), le premier conclu en Ile-de-France. En l'occurrence, le contrat doit notamment permettre le recrutement d'une "coordinatrice-médiatrice de lecture" et de développer les animations et les ateliers d'écriture. La ministre de la Culture vise désormais un objectif de 200 CTL.
Jean-Noël Escudié / PCA
Référence : Assemblée nationale, première séance du 31 octobre 2011 (examen des crédits de la mission "Médias, livre et industries culturelles").
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoo56rXZi8r8DRmqusZaSav7O106igq52jYrmmr9OuqZ5lo5p6sbvRrZynrF2Xtqa6