un leadership disput par l'essor des mtropoles mergentes
La place de Paris dans le monde a été le sujet d'une joute verbale entre le gouvernement et la région, mardi 7 avril, lors d'un débat sur le Grand Paris, à l'occasion du congrès des maires d'Ile-de-France. L'enjeu : le schéma directeur. Pour Christian Blanc, le secrétaire d'Etat au Développement de la région capitale, ce document qui doit esquisser les perspectives de développement pour les vingt ou trente ans à venir, est trop timoré. Surtout, il ne permet pas d'asseoir la place de la capitale par rapport aux autres villes monde (New York, Londres, Tokyo). Paris serait même en retrait depuis quelques années. Un reproche qui n'a pas fait plaisir à la vice-présidente du conseil régional, Mireille Ferri (Les Verts) pour qui "il n'est pas vrai de dire que Paris est la métropole européenne qui a le plus mauvais taux de croissance". "Laissez à ceux qui ont la capacité d'expertise le soin de s'exprimer", a-t-elle rétorqué. De fait, Paris figure toujours aux premières loges des différents palmarès sur l'attractivité des grandes villes. Ainsi, en 2008, Paris-Ile-de-France était la plus attrayante des métropoles européennes, selon une étude d'Ernst and Young, commandée par Paris-Ile-de-France Capitale économique, publiée le 8 avril 2009. Les implantations internationales y ont augmenté de 6% durant l'année. Pendant la même période, les quinze autres grandes métropoles européennes ont vu les implantations d'origine étrangère baisser de 5%. En matière de nombre de projets, l'Ile-de-France reste en deuxième position, avec 222 implantations internationales, contre 209 en 2007. Elle cumule ainsi 20% de parts de marché, contre 24% pour Londres et 7% pour Madrid. Côté création d'emplois, les métropoles européennes ont marqué le pas du fait de la crise économique. Pourtant avec une diminution de 12%, la région capitale affiche un recul moins important que l'ensemble des villes étudiées (19% en moyenne).
Mais pour la Diact (Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territories) qui organisait, le 9 avril, une rencontre sur l'avenir de Paris en plein débats sur la future métropole francilienne, l'heure n'est plus aux querelles de chiffres. "Le temps où Paris, Londres, New York et Tokyo toisaient le monde est largement révolu, de nouvelles hiérarchies s'esquissent, de nouveaux continents frappent à la porte du club", constate la Diact, dans une étude intitulée "Paris, une métropole dans le monde ?". Le club restreint des ces "villes monde" désigné par la sociologue Saskia Sassen au début des années 1990 a en effet du plomb dans l'aile avec l'essor fulgurant des mégapoles de pays émergents. "Dans quinze ans, Shanghai ne sera, selon toutes probabilités, plus seulement un challenger de premier rang, au même titre que Madrid, mais l'un des quelques lieux mondiaux incontournables", estime l'auteur Frédéric Gilli. Une vision peut-être même prudente, quand on sait que la mégapole chinoise met tout en oeuvre pour devenir le premier port mondial.
"L'attractivité des métropoles occidentales se mesurera donc à leur capacité à convaincre les entreprises et les laboratoires de recherche de s'implanter sur leur territoire par nécessité, parce que c'est là que l'avenir se prépare, estime encore la Diact, et non pour des raisons de coûts ou de fiscalité."
M.T. et E.Z.
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