La troisime rvolution industrielle conforte et tendue aux Hauts-de-France
La troisième révolution industrielle, maintenant appelée Rev3, a été lancée en 2013, par le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et la chambre de commerce et d'industrie de région Nord de France, à partir d'une feuille de route élaborée par l'économiste américain Jeremy Rifkin. La nouvelle carte territoriale, avec la fusion entre la région Nord-Pas-de-Calais et la région Picardie et le changement opéré à la tête de la nouvelle grande région Hauts-de-France ne changent pas la donne. "C'est une démarche que nous allons amplifier. Notre objectif est de donner plus d'envergure avec un objectif évident : l'emploi, comme priorité numéro 1", explique ainsi à Localtis Philippe Rappeneau, vice-président délégué au développement durable, à la troisième révolution industrielle et à la transition énergétique de la région, précisant que l'extension de la démarche à l'ensemble du territoire des Hauts-de-France est prévue. "Il y a déjà des choses engagées en Picardie mais pas sous le label de la troisième révolution industrielle, nous allons les répertorier et engager une démarche commune", indique Philippe Rappeneau.
300 projets, 1.300 livrets d'épargne, un fonds d'investissement
A l'heure actuelle, plus de 300 projets Rev3 ont vu le jour, soutenus par les fonds européens et par le budget du contrat de plan Etat-région 2015-2020 sur les volets transition énergétique et écologique. Le livret d'épargne lancé par le Crédit coopératif, permet aussi aux citoyens de soutenir des projets sur le territoire. 1.300 livrets ont été ouverts, et plus de 11 millions d'euros collectés. Lancé en 2014, le livret a permis de financer 24 entreprises durables. Il va être élargi à la Picardie.
Un fonds d'investissement, imaginé par la région Nord-Pas-de-Calais et la CCI Nord-de-France, a également été créé en décembre 2015. Doté de 50 millions d'euros, il réunit des acteurs financiers publics et privés, français et européens dont la Caisse des Dépôts, la Banque européenne d'investissement (BEI), et le Crédit agricole Nord de France. Il permet de financer des entreprises dont les projets sont liés à l'un des huit piliers de la troisième révolution industrielle (efficacité énergétique, passage aux énergies renouvelables, bâtiments producteurs d'énergie, stockage de l'énergie, réseaux de distribution intelligents, mobilité des personnes et des biens, économie circulaire et économie de la fonctionnalité). Le fonds doit également être élargi à la Picardie, et s'inscrire à terme dans un projet de création d'une grande banque régionale d'investissement. Enfin, le crowdfunding a permis de rassembler 300.000 euros.
Une démarche confortée et étendue à l'ensemble du territoire
La démarche est donc confortée et étendue à l'ensemble du territoire des Hauts-de-France. Mais pour cette nouvelle phase, la région souhaite aller encore plus loin, et travailler notamment à une meilleure appropriation par la population. "Cela ne parle pas aux gens, ils ne comprennent pas ; il faut une meilleure adhésion", assure Philippe Rappeneau. La partie sur l'emploi sera également développée avec la création d'une école spéciale sur la troisième révolution industrielle. "On y travaille, souligne Philippe Rappeneau, sur la base d'une école ou de plusieurs formations que l'on mettrait en place, pour répondre aux demandes d'emplois qui vont émerger." Enfin, la région souhaite aussi développer la mise en réseau avec d'autres partenaires français et européens. "Il s'agit de mieux organiser la démarche à l'échelle européenne", explique le vice-président.
En matière d'organisation, la région ne va pas constituer une nouvelle direction mais va s'appuyer sur une organisation transversale, qui sera dotée d'un budget de fonctionnement propre (à hauteur de 5 à 6 millions d'euros pour démarrer).
D'après les prévisions de la région, la troisième révolution industrielle pourrait permettre de créer 37.000 emplois d'ici à 2020, et 165.000 d'ici à 2050.
Emilie Zapalski
Un projet picard financé par le plan Juncker
L'un des projets financés dans le cadre du plan Juncker concerne la régie régionale du service public de l'efficacité énergétique (SPEE), avec le Pass Picardie Renovation. Initiative unique en France, le projet a été initialement imaginé et financé par la région Picardie. Il a pour objectif d'accompagner les particuliers dans leur démarche de rénovation énergétique, de qualifier les professionnels de la réhabilitation thermique et de les inciter à se regrouper pour répondre à des appels d'offres d'envergure, mais aussi d'associer les territoires pour déployer le dispositif. Lors de sa phase d'expérimentation, entre 2014 et 2017, le projet doit permettre de rénover 2.000 logements et de créer 33 emplois directs, et 650 dans le secteur du bâtiment. Par la suite, à partir de 2018, 10.000 rénovations par an devraient être réalisées, avec 3.500 empois générés dans le secteur du bâtiment. Au total, le projet dispose de 55 millions d'euros d'investissement - dont 8 millions d'euros issus de la région, 23,5 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI), et 23,5 millions de la Caisse des Dépôts -, et de 6,5 millions d'euros de fonctionnement. Non labellisé Rev3, mais développé en parallèle, ce projet Picardie Pass Rénovation repose toutefois sur la même logique que la troisième révolution industrielle, une logique de transition écologique.
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