Du jardin la Maison de la nature (46)
C’était un petit jardin de 3 hectares, aménagé sur l’ancien site du camping municipal de la commune de Dégagnac, sur lequel s’était développée une activité associative permanente. Un lieu de sociabilité et de sensibilisation au développement durable, animé par une cinquantaine de bénévoles de l’association les Jardiniers Bourians, qui accueillait les centres de loisirs et les scolaires de tout le département, les habitants, les touristes de passage… avec un succès grandissant… L’association, qui employait déjà un salarié pour animer le lieu, a alors été labellisée Espace de vie sociale par la Caisse d’allocations familiales, ce qui lui a permis de recruter deux autres salariés (à temps partiel).
Pour améliorer les conditions d’accueil du public, notamment en cas de météo défavorable, puisqu’aucun abri n’existait sur le site, la communauté de communes de Cazals-Salviac s’est alliée à l’association pour bâtir un équipement de 500 m², selon les principes de l’écoconstruction, et dans une démarche participative. Objectif : créer un lieu d’accueil et de sensibilisation à la transition écologique et énergétique, avec une vocation à la fois pédagogique et sociale.
Innover en construisant autrement
Jardiner autrement et construire autrement étaient les deux éléments moteurs de ce projet d’éducation à l’environnement : manger des aliments sains produits d’une manière respectueuse du milieu ; vivre dans des lieux sains construits avec des matériaux biosourcés, locaux (murs en paille, isolation en liège, réserve d’eau de pluie, chauffage bois, orientation bioclimatique avec serre solaire). Des principes intégrés dès le départ dans le cahier des charges de l’architecte Charlotte Wibaux et destinés à devenir à terme des outils pédagogiques permettant de montrer qu’on peut construire autrement.
Autre innovation : le projet repose sur une concertation et des échanges collaboratifs entre des acteurs de la société civile et une collectivité locale, entre l’association et la Communauté de communes. Ce travail collectif a également permis de travailler sur le futur fonctionnement de l’équipement, avec le double objectif de conserver la convivialité associative, propice à l’implication des bénévoles, tout en devenant un acteur à rayonnement départemental.
Chantier participatif versus commande publique
Si le projet était clair et vigoureusement porté, quelques points n’ont pas été simples à surmonter. Par exemple, le chantier participatif a été ardu à mener, dans le cadre de la commande publique. « La question de l’assurance décennale et celle de l’assurance des bénévoles qui travaillaient sur le chantier, a été difficile à résoudre, explique Virginie Pellicer, chargée de mission Environnement et Développement de projets. Pour finir, le chantier participatif a été conçu comme une formation ouverte aux particuliers bénévoles pour s’initier à la réalisation des enduits de corps, type torchis, sur les murs intérieurs en paille et en lattis. Deux stages d'une semaine ont été organisés du 8 au 20 août 2022, avec une formatrice professionnelle, qui a assumé la décennale. » Bilan : 24 « stagiaires » ont donné de leur temps pour le chantier, 5 bénévoles de l’association ont préparé les repas pendant 2 semaines, et les habitants ont pu se former à des techniques qui participent de la transition énergétique.
Autre obstacle, le bois de construction en circuit court
« Les constructions classiques, y compris en HQE ou BEPOS, privilégient le moins-disant écologique au niveau des matériaux : on fait par exemple venir du bois de Sibérie ou de Scandinavie », indique l’association dans sa notice du projet. Les maîtres d’ouvrage ont donc voulu expérimenter l’utilisation de bois très local : une cinquantaine de pins offerts par la commune voisine de Lavercantière, qui ont été abattus et débités spécialement pour le chantier. « L’opération s’est avérée plus compliquée que prévu », poursuit la chargée de mission.
Heureusement, tout s’est bien terminé, et la maison de la Nature a été inaugurée en septembre 2022. Les locaux comprennent une salle pour les ateliers pédagogiques et les petites conférences, une salle pour les ateliers en lien avec la cuisine, une cuisine adaptée pour l’accueil de scolaires, une citerne de récupération d’eau de pluie pour alimenter le jardin et un grand préau pour les manifestations importantes (conférences, fête du jardin…). Une cloison amovible entre les deux salles permet d’obtenir un espace pour les formations ou conférences accueillant jusqu’à 50 personnes. Une terrasse offre un point de vue pour l’observation de la canopée et du lac de Dégagnac.
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