redmarrage progressif des transports publics
Lors de la présentation du plan national de déconfinement des transports, organisée le 8 mai sous l'égide du ministère, la SNCF tout comme la RATP ont détaillé les efforts inédits déployés pour assurer cette reprise "en mobilisant par exemple tout le week-end des effectifs dont ce n'est pas forcément le métier et des bénévoles pour apposer dans ces gares et réseaux des millions de stickers de signalétique pour informer les passagers sur les gestes barrière". La remontée d'informations est un défi important. Des PC de crise veilleront, durant cette semaine cruciale pour restaurer la confiance dans les transports, à adapter et piloter l'offre en fonction de ces remontées terrain. "Le défi est exceptionnel et impose un suivi quotidien de la situation. On souhaite par exemple voir comment les usagers se comportent par rapport aux points de distribution de gel hydroalcoolique et s'il faut améliorer leurs emplacements dans les réseaux", a illustré Thierry Mallet à la tête de l'Union des transports publics et ferroviaires (UTP).
Pour faire respecter la distanciation physique, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et d'Ile-de-France Mobilités a ajouté qu'une vigilance particulière sera de mise "dans les bus et tramways qui peuvent être très vite remplis dans certains quartiers". Quant au nettoyage et à la désinfection, "ils sont devenus sur notre réseau des critères aussi significatifs que l'offre" a souligné Catherine Guillouard, PDG de la RATP. Ces tâches mobilisent 600 agents de plus, soit 1.800 en tout, et un budget qui va doubler pour atteindre 160 millions d'euros sur l'année, a-t-elle relevé.
Un premier jour plutôt calme
Après quelques points de tension en tout début de matinée ce 11 mai dans le métro parisien, "aucun incident majeur n'a été constaté sur le réseau ce matin", a indiqué la RATP dans un communiqué ajoutant que "les retours du terrain montrent un respect global des consignes sur le réseau". La SNCF a fait le même constat. "Les premiers trains du matin étaient un peu plus chargés sur le RER B, mais la situation est restée sous contrôle", a indiqué un porte-parole à l'AFP.
Quasiment tous les voyageurs des transports en commun portaient des masques, ont constaté des journalistes de l'AFP. Pour ceux qui n'en avaient pas, des distributions étaient organisées devant plusieurs stations. Toujours dans la capitale, le froid a découragé les cyclistes y compris sur les nouvelles pistes cyclables installées rue de Rivoli par la mairie de Paris.
En régions, la situation était également calme. A Marseille, la gare Saint-Charles, plateforme de connections entre bus interurbains, trains et métro, ne connaissait pas le bouillonnement habituel d'un lundi matin. L'affluence restait également faible dans le métro lyonnais, avec des voyageurs disciplinés : masqués et distants les uns des autres.
Aucun embouteillage notable n'était signalé sur l'ensemble du réseau routier. A Montpellier, lundi matin, sous une pluie battante, un nombre de voitures plus important que pendant le confinement circulaient autour du centre historique piétonnier. Mais l'affluence restait loin de celle d'un lundi normal. Les tramways portant l'inscription "pas trop proches... Un autre tram arrive !" étaient quasiment vides et les pistes cyclables, y compris la quinzaine de kilomètres ajoutés à l'occasion du déconfinement, très peu fréquentées sous le déluge.
A Strasbourg, une pluie drue et un fort vent ont découragé beaucoup d'habitants de sortir. Le centre-ville, où le vélo est habituellement roi, était quasiment vide de cyclistes comme de piétons, a constaté un photographe de l'AFP.
De nouvelles règles pour les voyageurs
Outre le port du masque, rendu obligatoire à partir de 11 ans, y compris dans les stations, beaucoup de choses ont changé pour les voyageurs dès ce 11 mai. Il leur est conseillé de se tenir à un mètre au moins des autres passagers, ce qui dans la pratique condamne un siège sur deux.
Il n'est plus possible d'acheter son billet à bord d'un bus. Les différents opérateurs privilégient les méthodes de paiement sans contact, les tickets par SMS ou le rechargement des cartes d'abonnement par smartphone (quand c'est possible).
Le respect des règles de distanciation réduit la capacité des transports en commun d'environ 80%. D'où une très forte incitation au télétravail et à l'étalement des horaires. Le gouvernement a prévenu que certaines stations, voire des lignes entières, pourraient être fermées en cas de trop grande affluence. A Paris, la RATP a d'ores et déjà fermé 60 stations de métro, dont certaines correspondances importantes : Barbès-Rochechouart, La Motte Picquet-Grenelle, Opéra, Place de Clichy, République… Métros, RER et trains de banlieue d'Ile-de-France ne circulent que de 6h00 à 22h00. Pour limiter l'affluence, les transports publics d'Ile-de-France ne seront accessibles de 6h30 à 9h30 et de 16h00 à 19h00 en semaine qu'aux travailleurs munis d'une attestation de leur employeur. Ceux qui n'en ont pas risquent une amende de 135 euros à partir de mercredi.
Les personnes ayant une raison impérieuse de se déplacer aux heures de pointe - activités non salariées, scolaires, raisons médicales, convocations judiciaires, etc. - devront remplir une auto-attestation. Ces dispositions entreront en vigueur quand la loi d'urgence sanitaire sera promulguée.
Dans les régions Bourgogne-Franche Comté, Centre-Val de Loire, Hauts de France, Normandie et Occitanie, un "coupon", gratuit, est obligatoire pour l'accès à certains trains. Ce coupon électronique est disponible dans les trois jours précédant le jour du voyage sur l'appli SNCF et sur le site TER de la région concernée. Le train sera considéré comme complet quand tous les coupons auront été distribués. Mais ces coupons ne seront pas distribués en gare, ce qui peut poser problème pour les personnes ne disposant pas de smartphone ou d'imprimante.
Dans les TGV et Intercités, la SNCF ne vend pas plus d'un siège sur deux pour respecter les règles de distanciation, et la réservation est plus que jamais obligatoire, sans oublier l'attestation pour motif impérieux, familial ou professionnel qui sera obligatoire pour faire plus de 100 km, sauf si l'on ne quitte pas son département.
Modes de transport alternatifs
Les pouvoirs publics veulent favoriser le vélo pour les déplacements de proximité, grâce notamment à de nouvelles pistes cyclables dessinées pour le déconfinement. Une prime de 50 euros est aussi offerte pour aider à remettre les bicyclettes en état (lire notre article).
Les services de vélos et trottinettes en libre-service vont parallèlement reprendre leur activité.
Le covoiturage peut aussi être une bonne solution. Il est toutefois limité à un seul passager (assis à l'arrière à droite), le port du masque étant obligatoire pour tous à bord. Le gouvernement recommande aussi que les véhicules soient désinfectés avant chaque trajet, ce qui pourrait limiter son succès.
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