Site co-pdagogique sur une ancienne dcharge (97)
À l'ouest de Grande-Terre, en Guadeloupe, la commune de Morne-à-l'Eau compte 17.288 habitants. Durant une quarantaine d'années, le site de Gédéon Bambou, situé dans la forêt marécageuse qui borde la commune, a servi d’exutoire pour toutes sortes de déchets. En 2008, cette décharge illégale est visée par un arrêté préfectoral et le site est fermé. La commune lance des études pour sa réhabilitation.
Environnement exceptionnel
Le site de 5 hectares s'étend sur une parcelle identifiée comme étant en zone "Ramsar", zone humide d'importance internationale, particulièrement comme habitat des oiseaux d'eau. La forêt marécageuse dans laquelle s'étend la décharge est également repérée par l'Unesco comme une réserve de biosphère, c'est-à-dire comme étant un lieu d'échanges international, pouvant servir de modèle de partage de pratiques favorables au développement durable. Fort de ces éléments, les élus de Morne-à-l'Eau concluent qu'ils ne peuvent se contenter d'une réhabilitation classique et décident que le site de l'ancienne décharge, qui appartient au Conservatoire du littoral, fera l'objet d'un traitement écologique.
Dépollution pendant deux ans
En novembre 2015, les travaux commencent par le nettoyage intégrant, du débroussaillage suivi du tri des déchets valorisables (métal, bois, batteries...) qui sont acheminés vers des unités de traitement. Les déchets restants sont regroupés pour créer un dôme, recouvert de trois couches de protection et de géomembranes puis de la terre végétale. Une lagune périphérique est créée afin de protéger la nappe phréatique et les milieux humides. Enfin, les biogaz filtrés sont drainés vers la surface et le site est clôturé. Ce vaste chantier s'achève en septembre 2017, il aura coûté 2.225.843,73 €TTC (voir encadré).
L'ancienne décharge convertie en site éco-pédagogique
En novembre 2019, l'ensemble du site "Ramsar" n'est pas accessible au public. Les visites se font à la demande, à raison d'un ou deux groupes par mois. Un règlement intérieur de l'éco-parc, en cours de rédaction, permettra une plus large ouverture au public. En revanche l'ancienne décharge est déjà convertie en site éco-pédagogique, comme l'explique la directrice de l'environnement de la ville de Morne-à-l'Eau, Linda Docan : "Nous avons créé la première zone humide éducative (ZHE) de France. Depuis trois ans, des élèves de CM1 sont cogestionnaires du site, avec la ville. L’objectif est d’accompagner les élèves afin qu’ils prennent conscience de l’implication de l’homme sur l’environnement, mais surtout afin de leur donner la volonté et la capacité d’agir."
Dans le même esprit, un parcours artistique a également été mis en place. L'artiste Félie Line Lucol a créé quatre sculptures monumentales qui, chacune à sa manière, interrogent sur le rapport de l'homme à son environnement.
Perspectives économiques
L'économie, troisième pilier du développement durable, est une composante importante du projet de valorisation du site de l'ancienne décharge. Les élus souhaitent y implanter une ferme photovoltaïque. Le site a été repéré par un opérateur privé qui a déposé un permis de construire, validé par l'autorité préfectorale. L'entreprise doit, en décembre 2019, répondre à un appel d'offres lancé par la Commission de régulation de l'énergie pour le développement d'installations photovoltaïques au sol dans les zones non interconnectées. Si le projet est lauréat, des discussions pourront s'engager avec le Conservatoire du littoral, propriétaire des terrains de Gédéon Bambou.
ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoaHJpYmaFbsHNnmSappOesq%2B6xGabnpuYlr%2BosYyrnKGZkp65qsDEnmSerF2YvK%2FCxKurop1dmrtuv8itnGadk6R6sbHDmp6on5mmwqZ5mHA%3D